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Source : livret d’accueil du Manoir

 

Collection des peintures et dessins d’Auguste Goy (1812-1875)

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Après des études d’architecture, Auguste-Denis Goy, né à Melun en 1812, entra au printemps 1834 dans l’atelier d’Ingres. Cependant, le maître partit en décembre pour Rome. On rapporte qu’il aurait proposé à son jeune élève de l’accompagner, mais Goy, dont les ressources étaient insuffisantes, dut rester à Paris. Le jeune homme ne fut donc l’élève d’Ingres que pendant quelques mois. Sans avoir suivi le cursus habituel, il se lança alors dans la vie professionnelle, devenant portraitiste à Paris, puis illustrant un livre sur la Creuse. Il se rendit ensuite en Angleterre où il vécut de la vente de ses œuvres jusqu’en 1845.

Pour une raison que l’on ignore, Goy se fixa à Quimper en 1847 et, à partir de 1861, il y devint professeur de dessin au collège. Jusqu’à sa mort en 1875, il vécut isolé dans sa ville d’adoption, sans participer aux expositions parisiennes. La bourgeoisie locale lui commande des portraits. Surtout, il a dessiné et peint des paysages des environs de Quimper, qu’il est un des premiers à découvrir, jusqu’au Pays bigouden. Quelques scènes de genre dans des intérieurs de cafés ou de maisons nous font découvrir la vie quotidienne en Cornouaille au milieu du siècle dernier. Avec humour, il a caricaturé ses collègues enseignants et les gens de la campagne vus dans les rues de Quimper. Ila peint également des portraits de paysans portant le costume traditionnel. Il a multiplié les études et esquisses pour des compositions plus ambitieuses comme Le Veuf débauché ou Le retour de la guerre de Crimée, qui n’ont, semble-t-il, jamais été réalisées.

Auguste Goy, qui s’est totalement enraciné dans son pays d’adoption, n’a jamais succombé à la mièvrerie des scènes pittoresques pourtant à la mode à l’époque. Il a tenté, suivant une démarche peu commune dans les années 1850-1860, de traduire avec réalisme la vie de ceux qu’il côtoyait.

 

Alfred Beau

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Alfred Beau (1829-1907), originaire de Morlaix, apprend la peinture avant de devenir photographe. Sans doute influencé par le céramiste Michel Bouquet et par le regain d’intérêt pour la céramique sous le Second Empire, il devient à partir des années 1870 peintre de tableaux sur faïence et expose des plaques et plats décoratifs d’inspirations diverses : portraits historiques, paysages et scènes de genre de Cornouaille, décors floraux, imitations des majoliques italiennes …

En 1872, il offre ses services à la Faïencerie quimpéroise HB, mais celle-ci la refuse car l’artiste demande à signer ses pièces. Finalement la veuve d’un autre faïencier, Adolphe Porquier, l’engage comme directeur artistique. Alfred Beau crée alors de nombreux modèles, copiant en particulier les scènes e genre pittoresques que l’on voit dans les albums d’estampes et dans la peinture académique : des évocations des pardons et des mariages où l’on remarque de splendides costumes, des scènes de foires et de marchés ou les représentations des petits métiers. Il dessine également, selon le goût de l’époque, des scènes botaniques qui doivent beaucoup à l’art des estampes japonaises alors fort prisées. Il forme les peinteuses à la nouvelle technique qu’il préconise, proche de l’art du peintre et pousse l’illusionnisme jusqu’à créer des instruments de musique en faïence. Dorénavant les pièces seront marquées PB pour Porquier-Beau.

Le succès est au rendez-vous. Alfred Beau présente ses créations aux Salons parisiens et aux Expositions Universelles, en particulier celle de Paris en 1878 où il obtient une médaille d’argent. Vite imité par les autres faïenceries quimpéroises et même copié par d’autres manufactures, Alfred Beau a été l’artisan du renouvellement de la céramique à Quimper.

Peintre lui-même et ami de nombreux peintres comme Théophile Deyrolle ou Alfred Guillou, Alfred Beau est également depuis 1880 le directeur du Musée des Beaux-Arts de Quimper. Il y constitue en quelques années une importante collection de peintures d’inspiration bretonne. Dans une salle de ce musée, il crée en 1885 un extraordinaire diorama de quarante-quatre mannequins portant des costumes populaires, une noce bretonne sortant du porche d’une chapelle.

Directeur du Musée, conseiller municipal, directeur artistique d’une des faïenceries quimpéroises, Alfred Beau était devenu l’ami de Joseph Astor qui possédait quelques-unes de ses créations, en particulier des pièces uniques.

Dans les années 20, le fils de Joseph Astor, Joseph-Georges, va s’employer à constituer une collection plus importante de créations d’Alfred Beau, à la fois pour rendre hommage à l’amitié qui existait entre ses parents et le céramiste et pour souligner la qualité de ces faïences ou terres vernissées. Aujourd’hui, le Manoir de Kerazan possède la plus importante collection des œuvres d’Alfred Beau qui apparaît comme l’un des céramistes les plus intéressants en France dans les dernières décennies du XIX siècle.

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