Source : livret d’accueil du Manoir
La salle de billard
Espace de jeu réservé aux hommes, la salle de billard présente un mélange de styles qui concourent à créer une ambiance masculine.
Des boiseries d’époque Louis XV ont été installées au 19ème siècle dans cette pièce. Leurs moulures débordent sur le haut des panneaux. Elles se croisent pour former un dessin symbolisant des cornes de bélier, motif de tradition bigoudène. La cheminée est une réalisation plus récente. Au-dessus, la glace est d’époque Louis XVI.
Le billard, du 19ème siècle, est d’origine anglo-saxonne. Il est percé de six trous qui pouvaient être obturés pour jouer au billard français. Le présentoir de crosses, le boulier pour compter les points et la très rare suspension en bronze à trois lampes sont également du 19ème siècle. La provenance du reste du mobilier est très éclectique. Le bureau en marqueterie entre les deux fenêtres est d’origine française et remonte au 17ème siècle (époque Mazarin).
En face, un cabinet, « meuble à tiroirs » portugais du 17ème siècle également. Il faut savoir que les portugais se rendaient dans leurs colonies avec des bateaux remplis à l’aller de marchandises très lourdes. Sur place, ils les troquaient avec les indigènes et recevaient en échange des produits beaucoup moins lourds de type épices ou tissus. Se posait pour le retour un problème de rapport entre la place et le poids :il fallait « alourdir » le bateau. Les marins entreposaient donc dans les cales des troncs d’arbres. Une fois rentrés au Portugal, les menuisiers réalisaient des meubles dans les bois ainsi rapportés. Ce meuble est très rare, surtout en Cornouaille.
Les tabourets sont de style Renaissance. On s’y asseyait à califourchon. Avant d’entrer dans la pièce suivante, on a un meuble portugais, en palissandre, du 19ème siècle.
Cette pièce accueille une importante collection d’œuvres d’Auguste Goy, un artiste originaire de Melun. Il fut élève d’Ingres, et, renonçant à se rendre à Rome, s’est fixé à Quimper en 1847. La collection Goy du Manoir de Kerazan, unique, permet d’apprécier l’œuvre et le style de ce petit maître du 19ème siècle, trop injustement oublié.